Les Frenchies détestent leur patron, voici pourquoi
Vous avez déjà eu envie de tout casser dans votre boite?
Vous avez envisagé des stratagèmes pour vous venger de votre supérieur? Vous n’êtes pas seul! C'est l'un des premiers enseignement que l'on peut tirer des premiers résultats de l'enquête en ligne lancée par la CFTD. Elle interroge tous les internautes qui le souhaitent sur leurs conditions de travail et tente de sonder leurs aspirations. L'enquête révèle un nombre alarmant de salariés détestant leur patron, estimant que leur supérieur hiérarchique est au mieux inutile, au pire encombrant. Pire, une quasi majorité de sondés affirme avoir déjà eu envie de tout casser au travail. Quelles sont les raison de ce rejet? Est-ce uniquement à cause du patron? |
Une simple recherche Google avec les termes "mon boss me soule" permet de confirmer les chiffres de l'enquête à en juger par le nombre d'articles sur la gestion des supérieurs hiérarchiques difficiles.
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Non, le patron n'est pas le seul en cause mais 65% des sondés estiment que le chef ne sert à rien.
L'enquête révèle que ce qui exaspère c'est la hiérarchie, le manque d'autonomie et le manque de reconnaissance. La hiérarchie, révèle l'enquête, devient un concept fourre-tout qui qui sert trop souvent de justification à des décisions actées sans concertation. Nous attirons toutefois l'attention du lecteur sur le fait qu'il est possible de participer à l'enquête plusieurs fois par adresse IP (et ce même sans ouvrir de fenêtre de navigation privée). Ainsi, nombreux sont les sondés qui affirment avoir déjà eu envie de tout casser au travail.
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L'enquête offre un début de réponse sur les raisons de ce rejet des modalités d'exercice de la hiérarchie. Trois facteurs peuvent être identifiés:
- le manque de transparence dans les critères d'octroi des promotions, - le manque de reconnaissance, - l'abus du travail précaire. Premier facteur: le manque de transparence dans les critères d'octroi d'une promotion ou d'un avancement rendent les décisions suspectes aux yeux de beaucoup de salariés. Bien souvent la promotion est accordée sans que personne ne sache si elle a un rapport avec l'ancienneté, la qualité du travail ou du passage de brosse à reluire. Cela contribue à véhiculer l'idée d'un système injuste d'attribution de promotion uniquement à ceux qui communiquent le mieux dans l'entreprise. |
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2eme facteur contribuant au rejet du patron: le manque de reconnaissance. L'enquête ne précise pas de quelle reconnaissance il s'agit (salaire, promotion, attribution d'un projet, prise d'autonomie).
Mais un autre volet de l'enquête portant sur question salariale permet de comprendre immédiatement que le meilleur signe de reconnaissance reste encore l'augmentation ou la promotion.
Il est dommage qu'aucune question ne permettent de prioriser le degré d'importance que revêt chaque volet (salaire, promotion, augmentation, heures supplémentaires, prise d'autonomie) pour les sondés.
Mais un autre volet de l'enquête portant sur question salariale permet de comprendre immédiatement que le meilleur signe de reconnaissance reste encore l'augmentation ou la promotion.
Il est dommage qu'aucune question ne permettent de prioriser le degré d'importance que revêt chaque volet (salaire, promotion, augmentation, heures supplémentaires, prise d'autonomie) pour les sondés.
45% des sondés estiment que leur entreprise abuse du travail précaire.
Il s'agit là du 3e facteur de rejet de la hiérarchie: la précarisation de certain postes, le recours à des personnels externes et la multiplication des CDDs à des postes pérennes (ce qui est pourtant interdit par loi et nuit à la cohésion des équipes, au retour sur investissement en matière de formation et à la productivité) contribue au rejet du "patron" en tant qu'acteur et responsable de la précarité d'une part de plus en plus importante de la population.
Il s'agit là du 3e facteur de rejet de la hiérarchie: la précarisation de certain postes, le recours à des personnels externes et la multiplication des CDDs à des postes pérennes (ce qui est pourtant interdit par loi et nuit à la cohésion des équipes, au retour sur investissement en matière de formation et à la productivité) contribue au rejet du "patron" en tant qu'acteur et responsable de la précarité d'une part de plus en plus importante de la population.
Le fait que 57% des sondés se soient déclarés déjà "syndiqués" rendent les résultats peu représentatifs pour l'instant. Mais l'enquête est toujours en cours et tout le monde peut y participer. Nous vous encourageons à le faire afin que les résultats puissent être le plus représentatifs possible. Attention, encore une fois, il nous a été possible de participer deux fois à l'enquête à partir d'une même adresse IP.
Au regard de la participation à ce sondage en ligne, nous avons vu que 57% des sondés déclarent être syndiqués. Ce chiffre est à mettre en rapport avec le nombre particulièrement bas de sondés se déclarant au fait du code du travail.
Mais il ne s'agit pas de la seule controverse de cette étude. Alors que 78% des sondés déclare que les inégalités salariales entre homme et femme leur semblent intolérables, ils ne sont que 6% a estimer qu'il s'agit là d'un combat essentiel que les syndicats doivent mener.
Les conditions de travail en France se sont tant détériorées que la majorité des sondés priorise le combat pour leur amélioration avant tout autre.
Le problème vient peut être de la tournure de la question qui ne propose pas le choix "lutter pour l'augmentation des salaires", comme si les syndicats avaient déjà eux même oublié qu'il s'agit là de leur mission historique.
Les conditions de travail en France se sont tant détériorées que la majorité des sondés priorise le combat pour leur amélioration avant tout autre.
Le problème vient peut être de la tournure de la question qui ne propose pas le choix "lutter pour l'augmentation des salaires", comme si les syndicats avaient déjà eux même oublié qu'il s'agit là de leur mission historique.
Pour se détendre et relativiser la portée de cette étude, voici une vidéo d'une chroniqueuse de l'émission satirique "the Daily Show'" qui explique justement à son patron qu'en général "personne n'aime son boss" et que cela n'a rien d'anormal. (0:04:31)
Michelle Wolf explique à Trevor Noah qu'elle le déteste en tant que boss, mais qu'elle a besoin de lui. Elle compare ainsi tous les boss du monde à Hillary Clinton, une personne avec laquelle on n'a pas forcément envie de passer son temps libre mais sur qui on peut compter pour faire tourner tant bien que mal le système. Le patron serait ainsi un mal nécessaire. Ce qui est sûr, et un peu triste, c'est que c'est plus souvent un mâle. |
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